« Le travail de la pensée ressemble au forage d'un puits, l'eau est trouble d'abord puis elle se clarifie. »
Proverbe chinois
Bien que la chaleur écrase la grande propriété de la plus grand école de sorcellerie du pays du Royaume-Uni, les murs épais et ancestraux de la demeure gardais de tout mal la fraîcheur des couloirs. Il n'y avait personne à cette heure ci : alors que certains faisaient chauffer leurs neurones dans des salles de cours où les professeurs n'admettaient aucune pause dans l'apprentissage de la vie de leurs jeunes protégés, d'autres avaient laissé libre cours à leurs pensées et c'est avec une joie non cachée qu'ils s'étaient retrouvés par petits groupes autour du lac.
Trainant un seau métallique et un balai trop grand pour moi, je me dirigeais vers les cachots, et plus précisément vers la salle commune qui s'y trouvait. J'aurais très bien pu transplaner directement vers les dortoirs, pièces que je devais nettoyer, mais une idée, géniale pour moi, et très certainement saugrenue pour les autres avaient germé dans mon esprit : les élèves marchaient, couraient, dansaient, déambulaient dans le château sans pour autant avoir le besoin de se téléporter d'un endroit à un autre. Ils portaient leurs objets dans d'immenses sacs et n'étaient pas malheureux pour autant : j'avais eu envie de les imiter.
Bien que d'importantes protections magiques empêchaient quiconque, qu'il soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la zone, de se transplaner, quelque soit le lieu visé, les elfes n'étaient pas affecter par ces sortilèges. Je ne comprenais pas totalement cette règle, et la trouvait parfois très désagréablement stupide. Mais bon, je ne pouvais pas y changer grand chose et puis, si elle était là, c'était pour une bonne raison. De plus, ce sujet n'était pas à l'ordre du jour.
J'arrivais en vue du tableau de Serpentard et j'admets que je ne connaissais pas le nouveau mot de passe. Les élèves qui se trouvaient devant, attendant patiemment que le portrait veuille daigner les laisser entrer, je déglutis : de tous ceux qui étaient présents, je n'en aimais aucun. Leurs comportements et leurs paroles étaient méchants, cherchant toujours à abaisser ceux qui n'appartenaient pas à la maison verte ! Je disparus en un claquement de doigts et atterris dans le couloir qui desservait les dortoirs féminins.
Je me mis à l'ouvrage, non pas que le sexe opposé était dégoutant, mais il y avait de l'espace à entretenir : par exemple, les tableaux, les pieds des lits, et je ne sais trop encore que ces élèves ne feraient jamais ! Et puis, si dans un cas hypothétique tout à fait improbable où ils nettoient tous leur chambre, je n'aurais plus rien à faire.
Je travaillais dur pour que tout soit prêt au retour de ces demoiselles. Je terminais bien après l'heure de la fin des cours et fatiguais, je partis ranger les ustensiles que j'avais utilisé pour ma tâche de nettoyage et, alors que je venais d'aller chercher ma peluche, je me rendis compte que j'avais oublié une balayette dans une des chambres. Je me téléportais rapidement et la trouvais non loin d'un lit qui m'avait l'air, ma foi, fort douillé. Je m'endormis alors sous le sommier, la balayette dans une main, et le gorille dans l'autre...